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Hervé Paluche
3 juillet 2008

J'ai rencontré un jour : Fadel Djaibi, j'espère que sa trace restera dans mon corps

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Son idéal de théâtre ne se nourrit pas d'abord de texte, mais de quête, de corps, de confrontation. De corps : Jaïbi tient à ce que le théâtre soit avant tout fait de chair et de sang, de mouvements et d'émotions, communiquant du coup à ses spectacles une énergie directe et convulsive. De quête: car Jaïbi, de spectacle en spectacle, s'interroge avant tout sur la condition de l'homo tunisianus contemporain, telle qu'elle s'exprime dans une langue multiple (prose ou poésie pouvant alterner à trois niveaux linguistiques distincts : l'arabe littéraire, le bédouin, le dialecte tunisien urbain), et telle qu'elle résulte d'une histoire complexe, fragmentée, souvent ignorée et refoulée. Ce qu'il importe de questionner et de comprendre aux yeux de Jaïbi, c'est notre époque actuelle ; pour cela, il faut délier les langues, réveiller les mémoires, remonter le cours du temps et tenter d'inventer des parcours possibles, des figures qui suggèrent, au moins à titre d'exemples, ce qui a pu se produire et comment on en est arrivé là. La quête se fait donc enquête, et procède par confrontations : du présent avec le passé, des positions de parole masculine et féminine, de la nouvelle génération adulte avec celle de ses parents (eux-mêmes fils des premiers témoins de l'indépendance tunisienne, il y a un demi-siècle), du rationalisme marxiste des militants des années 60 et 70 avec les convictions fondamentalistes, mais aussi de l'Occident postcolonial avec l'Orient et le Maghreb

 

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